Du point de vue typologique, voici le plus important tabouret tschokwé de la collection Barbier-Mueller. À la fois sym­bole de la royauté tschokwé et insigne de pouvoir, ce tabouret date probablement de la fin du XIXe siècle, période d'expan­sion politique et territoriale des Tschokwé.

Les tabourets à figures zoomorphes sont assez répandus chez les populations de l'Est de l'Angola, du Sud-Ouest du Congo et de l'Ouest de la Zambie.

Les masques pwo sont attestés ailleurs que chez les Chokwe ; on les trouve notamment chez les Lwena (Angola, RDC) où ils portent le même nom à quelques variantes près et participent des mêmes performances rituelles.

Table rituelle a quatre pieds ornée en son sommet d'une représentation de tête humaine. Le visage, schématique, est gravé d'yeux en amande enchâssés sous de fines arcades sourcilières

Au sud du Zaïre et en Angola où vivent les diverses tribus Tshokwe, le mythe guerrier s'est cristallisé autour d'un héros civilisateur, Tshibinda Ilunga, qui n'a pas pour autant dédaigné de conduire son peuple à la chasse et au combat.

Cette œuvre représente un homme debout, les jambes fléchies, les mains levées à hauteur de la poitrine dans le geste dynamique taci qui signifie pour un Tshokwe qu'il se trouve heureux et en bonne santé.

La large étendue de la savane ouverte en Angola nordique et la République démocratique voisine du Congo étaient témoin de l'élévation de plusieurs états riches et puissants pendant les seizième et dix-septièmes siècles.

Cette statue représente Tshibinga llunga, l'ancêtre "Luba" fondateur des Tshokwé, dans une attitude d'accueil. Le fait de tenir deux petites statuettes dans ses mains symbolise le geste de protection qu'il offre à la tribu Tshokwé. Sa coiffure le désigne comme chef de terre.

Représentation du héros civilisateur mythique Tshibinda llunga accompagné d'un petit personnage érigé sur son pied droit, un « esprit vigie », selon l'expression de Marie-Louise Bastin. L'ensemble est monoxyle, taillé dans un bois dur de la famille des rubiacées.

Dans les rares exemples documentés par rapport au contexte d'utilisation, les tuphele en ivoire, ou pemba, se trouvaient dans l'ensemble dit du « trio familier », où ils indiquaient un problème de fécondité. Leur blancheur - pemba signifie également « argile blanche » -renvoie au monde des ancêtres et des esprits, dont dépend la fertilité du pays et des villageois.

Ces figurines ont été sculptées dans le style ethnique minungu par l'artiste Mwa Musongo, dans le village chokwe éponyme. Les pointes en dessous des personnages servaient à planter les objets dans le sol sur le lieu du culte, probablement à côté de l'arbre des ancêtres, le muyombo.

Ces figurines étaient très probablement associées au culte hamba vimbali.

Récolté par le conservateur Albert Maesen à Mwa Tshimbundu, dans le Bandundu méridional (RDC) en 1953, l'objet fut sculpté par Shafuku, un homme du village de Kamba-Kumba.

Cette statuette censée représenter, d'après les témoignages, l'ancêtre mythique des Chokwe Chibinda llunga compte parmi les plus grands chefs-d'œuvre de l'art africain.

Alors que cette figure ambiguë semble être de sexe féminin, elle porte une coiffe masculine, voire un masque masculin cihongo. Elle représente un frère défunt (Baumann 1935, p. 196).

La lance est un insigne à la fois de la chasse et de la guerre. Elle renforce deux des principales activités masculines associées aux qualités du chef.

En fait, les sculptures Tshibinda Ilunga sont simplement une sous-catégorie du genre illustré par les quatre exemples, stylistiquement différenciés, qui représentent des chefs au sens large du terme (Bastin 1982, p. 112).

Dans la bibliographie consacrée aux Tshokwe. on distingue très catégoriquement « l'art de cour » de « l'art populaire ». La première catégorie comprend les grands chefs-d'œuvre de la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XIXe siècle, quand prospéraient de grandes chefferies aux sources des fleuves kwango et kusaï.

Représentant un idéal de beauté féminine, bien que toujours porté par un danseur masculin, le masque pwo (ou mwana pwo) assure la fertilité aux spectateurs.

Cette statuette fait partie d'un corpus d'objets d'art royaux réalisés par les Chokwé entre le milieu et la fin du XIXe siècle, à l'époque où ce peuple était au sommet de son expansion politique et territoriale depuis le centre et le nord-est de l'Angola jusqu'à l'actuelle République démocratique du Congo.

Marie-Louise Bastin (1995, p. 267, cat. 4.38) a attribué cette figure au sous-style Muzamba du courant stylistique Utshokwe.

Grand tambour droit ngomaya shina, à peau chevillée, frise ornementale entre les quatre poignées (dont l'une percée en vue du passage de la lanière de suspension), comportant différents motifs géométriques et la représentation d'un visage, évocateur du masque féminin.

Les tabourets zoomorphes ont été répandus lors de la période d'expansion.

Ce tabouret à caryatide fut un modèle populaire, à en juger par le nombre d'exemplaires connus et probablement fabriqués par la même personne. Ces tabourets sont aujourd'hui conservés dans de nombreux musées comme le Seattle Art Muséum et le Musée royal de l'Afrique centrale, et dans des collec­tions privées. Le tabouret à caryatide du musée Barbier-Mueller faisait partie de la collection du belge Henri Pareyn, pionnier du marché de l'art congolais ; il fut vendu aux enchères en 1928. Dans les années quarante, Jeanne Walschot, autre célèbre marchande belge d'art congolais (Wastiau 2001) possédait un tel tabouret qui se trouve...

Ce tabouret a la particularité de présenter une cariatide tenant un bâton décoré dans la main droite.

Alors que le tabouret dit « caryatide » de la région des Chokwe était connu depuis longtemps, celui dont le siège est directement fixé sur la tête de la sculpture semble seulement avoir été introduit dans leur canon artistique au XXe siècle.

À la fin du XIXe siècle, les Chokwe utilisaient trois types de sièges : le premier reprenait la forme des chaises européennes dont ils avaient sans doute déjà eu connaissance au XVIIIe siècle ; le deuxième type consistait en un siège posé sur les genoux d'une sculpture assise ; le troisième, dit « tabouret caryatide » était probablement une reprise des productions des peuplades voisines du nord.

Réalisé dans un bois au grain extrêmement fin, cet objet a acquis une patine à la fois délicate et profonde, ce qui dénote un âge élevé; il appartient à un style de l'expansion et date probablement du XIXe siècle.

Ce genre de massue semble avoir été plus commun parmi les Chokwe d'Angola que parmi ceux de la RDC.

Les Chokwe ont produit jusqu'à ce jour une grande variété de masques. La plupart d'entre eux sont peints dans les trois couleurs de base, noir, rouge et blanc, et réalisés au moyen de fibres végétales, de morceaux de tissu et de papier.

Lance d'apparat mukuba ou ngumba au fer lancéolé, ornée d'une figurine féminine sculptée debout, les mains sur le bas-ventre, à mi-hauteur de la hampe.

Lance d'apparat «kunga» à pointe de fer décorée et figurine féminine sculptée debout, les mains sur l'abdomen, au pied de la hampe, décorée à profusion d'anneaux et de clous en laiton.

Cette lance est typique du style de l'expansion. La partie sculptée de la hampe est décorée de scènes de chasse ou de guerre; un sifflet anthropomorphe d'une grande finesse y est également attaché.

Sifflet lusangu rituel de devin, orné d'une figurine féminine protectrice, debout, les mains sur l'abdomen, sculptée avec grand soin (le bras gauche brisé).

Chokwe wooden image of a chief from Moxico, the area of origin of the Chokwe.

Visage féminin portant une coiffe en vannerie composée de boucles et d'une cagoule.

Les figurines qui composent ce pendentif sont probablement issues du panier divinatoire.

Les cornes de l'antilope ntengo, très estimées, sont employées par les officiants pour conserver des préparations magiques et médicinales.

Ce couple de statuettes réalisées dans le style le plus épuré de l'« école de Musamba » se distingue par le traitement filiforme du corps et des membres.