Gabon

La conscience aiguë de la mort était au centre des croyances religieuses et des pratiques rituelles. dans les conceptions coutumières, les êtres sont répartis en deux groupes: les vivants et les morts.

L'art ancien du Gabon est également bien représenté avec un bel ensemble de figures de reliquaire kota, des œuvres qui figurent parmi les plus classiques de l'art africain.

Ame de bois plaquée de feuilles de cuivre rouge et jaune, de plaques et lamelles de fer. La face écartelée est ornée sur la croix d'un motif vertical en tresse s'élevant du nez au front.

Grande figure de reliquaire. Ame de bois dur plaquée de feuilles de cuivre et de laiton décorées au repoussé de motifs géométriques, fixées par des agrafes de fer.

Belle et ancienne figure de reliquaire au front bombé. L'âme de bois très patinée est plaquée de feuilles de cuivre et de laiton décorées au repoussé à l'ornement frontal et au croissant.

Ame de bois dur aux parties apparentes très patinées, plaquée de feuilles de cuivre et de laiton décorées au repoussé et fixées par des agrafes de fer.

Ame de bois dur plaquée de feuilles et de lamelles de cuivre et de laiton fixées par des agrafes de fer. Large visage concave ovalisé encadré de parties latérales dédoublées et d'un cimier en croissant.

Ame de bois plaquée de feuilles de cuivre et de laiton. Le grand visage concave-convexe à crête frontale est entouré des parties latérales à décor repoussé oblique et de pendeloques en queue de canard.

Epaisse âme de bois plaquée de feuilles de métal fixées par des clous de cuivre et de fer. La face concave-convexe est entourée des parties latérales se rejoignant au sommet de la tête.

Figure de reliquaire des Kota du Sud servant dans les rites funéraires. La forme en croissant des parties latérales correspond aux types l à 4 de Louis Permis, mais présente quelques particularités.

Figure gardien de reliquaire à ossements des Kota du Sud servant dans les rites funéraires.

Les Kota, une ethnie subdivisée en de nombreux clans, vivent dans le nord-est du Gabon et des régions frontalières de la République du Congo. Comme chez beaucoup d'autres peuples d'Afrique équatoriale, leur vie sociale et religieuse se fonde sur l'idée de la réincarnation, qui s'exprime dans le culte des ancêtres.

Les sculptures Kota sont fixées dans le couvercle de grands paniers en vannerie.

Artiste : Atelier du Maître de la Sébé

Artiste : Atelier du Maître de la Sébé

Le pays kota est situé dans la partie orientale du Gabon avec une légère extension en république populaire du Congo. Ils vivaient dans des villages regroupant plusieurs clans qui se subdivisaient eux-mêmes en groupes familiaux, (dyo), descendants d'un ancêtre commun.

L'art kota d'origine multiséculaire, apparemment si différent des autres expressions plastiques de l'Afrique équatoriale, a développé une longue tradition enrichie au fil des différents courants de migration de nombreux apports extérieurs qu'il a retravaillé et adapté selon son génie propre.

On sait que l'utilisation exclusive des fils et lamelles de cuivre et de laiton est caractéristique des sous-styles du bassin de l'Ivindo [Shake, Shamaye, Ndambomo, Mahongwé] tandis que celle des plaques concerne les variantes Kota méridionales [Obamba, Ndumu, Ndassa, Woumbou].

Ce mbulu ngulu est probablement originaire de la vallée de la Sébé, un affluent important de la rive droite de l'Ogooué, et redevable à un groupe kota-obamba ou ndoumou qui au XIXe siècle occupait la "piste des Bakota" entre Madiville-Lastoursville et Okondja.

Artiste : Atelier du Maître de la Sébé

Les formes septentrionales kota-obamba sont caractérisées par un décor métallique associant les plaques et les lamelles de cuivre et laiton, avec une coiffe à coques latérales en demi-cercle agrémentées de petits pendentifs obliques, de forme cylindrique.

Artiste : Maître de la Sébé

Les premiers reliquaires kota rapportés en Europe ont été découverts par les explorateurs de la seconde moitié du XIXe siècle

D'après les traditions orales, tout un ensemble de peuples apparentés, de langue mbédé ou mbété, et occupant les régions de la Sangha vers la Centrafrique et le Nord-Zaire d'aujourd'hui, s'est déplacé progressivement vers le sud à partir du XVIIIe siècle.

Les Kota sont constitués par plusieurs groupes : au nord, les Kota, les Shake, les Shamaye et les Mahongwe ; au sud, les Ndassa, les Wumbu, les Obamba et les Ndumu. Malgré leurs différences, notables surtout dans l'organisation sociale, ils possèdent de nombreuses traditions en commun. Pratiquant le culte des ancêtres, comme bien des peuples du Gabon, les Kota conservaient à l'abri des regards, des ossements ayant appartenu aux fondateurs et aux personnalités importantes du clan. Crânes, phalanges, vertèbres et tibias mêlés parfois à des os d'animaux, coquillages, graines et fragments de métaux, étaient rituellement placés dans des paniers en...

Artiste : Atelier du Maître de la Sébé

Culte du Njobi;

Early travelers' illustrated accounts show reliquary guardians placed atop baskets containing skulls and bones of clan ancestors.

Les deux figures de reliquaires du musée d'Aquitaine, de même envergure généreuse (plus de 50 cm de hauteur), sont du style des Obamba de la région du haut Ogooué.

Ces deux figures de reliquaires proviennent de collections prestigieuses de l'époque de l'art « nègre », celles de Paul Guillaume, constituée dès 1911, et du Dr Stephen Chauvet, dans les années vingt. Ces deux passionnés de sculpture africaine avaient en commun un goût prononcé par les objets du Gabon.

Cette petite figure de reliquaire des Obamba du sud d'Okondja montre que les artistes Kota pouvaient s'exprimer assez librement dans le cadre de leur style de référence, d'où la multiplicité des « variantes ».