La plupart des sociétés d'initiation Jo, Kòmò, Kònò, Nama) ont des flûtes ou des trompes (buruw) comportant des figures zoomorphes ou anthropomorphes. Ces instruments sont des « objets forts », répu­tés capables de tuer à distance.

Le rapport étroit et essentiel que les hommes établissent entre les racines du Sorgho et l'Oryctérope conduit, parfois, le tyiwara à utiliser des cimiers sur lesquel le registre supérieur est complètement absent, tandis que celui d'en-dessous est occupé uniquement par la tête en gros plan du tubulidenté.

Dominique Zahan

Tête de cheval de bois de bouffon rituel du Korè (Korèduga). La tête représente Timba, le fourmilier. Les oreilles sont percées afin de pouvoir être décorées. Lors de leurs pantomimes, les bouffons enfourchent des chevaux de bois.

Le troisième masque montre à nouveau l'hyène mythique, mais il est porté par les bouffons sacrés, les kòrè duga , d'où son nom, kòrè duga suruku, « hyène des kòrè duga ». Dans bien des régions, il ne diffère en rien des masques kàrè suruku traditionnels.

Origine, Formes & Rites  Pour les peuples mandé, et d'autres qui leur sont reliés, l'association du Kòmò, avec son masque-casque1 magnifiquement horrible (Kòmòkun) a longtemps assuré des fonctions sociales, spirituelles et politiques importantes. Nombreux sont ceux qui la considèrent comme la principale source de cohésion et de vigueur de la vie de la communauté. On l'a décrite comme étant impliquée dans tous les événements importants de la vie d'un homme, de la naissance à la mort, en passant par la circoncision et le mariage (Ndiaye 1994:44). Beaucoup pensent que c'est la plus puissante de toutes les associations de pouvoir et...

Les masques du Kòmò sont normalement gardés hors de la vue des non-initiés et des femmes. Ces masques comptent parmi les objets les plus craints de la culture bamana.

Bel exemple de la région de Ségou (fig. 6) : un exceptionnel masque de danse de la société kore de la région de Koulikoro (fig. 5) ainsi que par deux anciens cimiers tyi wara du sud-ouest de Bougouni. Comme la plupart des populations d'Afrique subsaharienne, ce peuple de cultivateurs était soumis à l'autorité de plusieurs sociétés secrètes. 

Rites  Malgré la forme surprenante de cette sculpture, il n'y a aucun doute, c'est bien un masque, mais d'un genre particulier. C'est un masque cimier qui n'était pas destiné à dissimuler le visage mais à être porté sur la tête, fixé à une coiffe en vannerie. La tête et le corps de l'homme étaient couverts par un costume de fibres de raphia. Ceux qui avaient le privilège d'animer cette admirable sculpture étaient de jeunes agriculteurs bamana du Mali qui appartenaient à la confrérie Tyiwara. Le soir, après le travail, ceux qui s'étaient montrés les plus actifs dans le défrichage des champs...

La vie sociale et religieuse des Bamana, implantés dans le Sud-Ouest du Mali, était autrefois régie par six sociétés d'initiation masculines [dyow, sing. ch'o]. Presque tous les hommes bamana passaient de société en société jusqu'à obtention du grade le plus élevé, attribue à quiconque connaissait toutes les traditions de l'ethnie.

Double-Headed N'gonzon Koun Headdress

Le cimier tyi wara (ou chi wara), fixé sur la tête du danseur à l'aide d'un panier d'osier, était l'attribut d'une société initiatique dont les principes fondamentaux sont d'harmoniser la vie communautaire, la fertilité des cultures et la place de l'Homme au sein du cosmos.